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mercredi 29 septembre 2010

Fin des vacances.



Depuis mon retour de la Réunion je suis lente à "atterrir", c'est peut être parce qu'en écrivant ce voyage, je suis encore un peu là bas. Je clôturerais cette série de posts par le voyage que nous avons fait Anne et moi pour boucler le tour de l'île. Partant de St Denis nous avons rejoint la plaines des Caffres, après un petit détour par la cascade de Takamaka, pour rendre leur voiture à Catherine et Dave à Petite île et continuer notre chemin avec une location. Une braderie sympathique animait St Joseph, en flânant le long des étals, on a dégoté quelques petits souvenirs à ramener à nos familles. Après une nuit dans un beau gîte, on s'est dirigées vers la cascade de Langevin, sublime. J'ai fait un peu de grimpette, avec mes petits mocassins, ce qui m'a replongée dans le plaisir que j'éprouvais, plus jeune, à pratiquer l'escalade...
Bruno nous avait dit: passez les barrières et descendez la paroi rocheuse sur laquelle le gingembre grimpe à l'état sauvage et plongez! Là, j'ai regretté qu'on ne soit pas plus avancé dans la saison d'été, il faisait un peu froid pour les délices de la baignade façon : TAHITI LE GEL DOUCHE AU MONOÏ !


En voyant de nombreuses familles installées pour le pique nique dominical, on s'est laissé aller au plaisir du farniente au bord de l'eau, avec un gouteux poulet grillé acheté sur le chemin.

Nous avons poursuivit vers le grand brulé, c'est le nom que l'on donne aux immenses coulées de lave qui s'étendent jusqu'au littoral et augmentent sensiblement la surface de l'île au fur et à mesure des éruptions. La dernière importante a eu lieu il y a trois ans, il reste sous 18 m de lave, une chaleur importante qui s'échappe de trou dans le sol, qui par endroit, est encore brûlant!

c'est surréaliste ces paysages où s' alternent luxuriance de la végétation et paysages déserts lunaires de coulée de lave. On a biensûr été voir l'église "miraculeusement" épargnée par la lave.

entrée de l'église avec la coulée de lave

Notre périple nous a mené vers un bout de côte très remuant,"le cap méchant", des vagues effrayantes, furieuses, bruyantes, qui montent à 15-20 mètres

j'ai fait des enregistrements audio. J'espère bien pouvoir les joindre à ce post, dés que j'aurais trouvé comment faire. Aucun superlatif ne peut faire comprendre la puissance de ce phénomène, même avec les magnifiques photos de Anne, on est encore loin de la réalité! C'est devant un cocktail au Rolland Garros sur le Barachois que nous avons bouclé notre tour de l'île intense.
petit cadeau: un sourire créole!
Biensûr le lundi matin c'est avec un petit pincement de coeur que nous avons quitté cette endroit magnifique.
Le voyage du retour a été bien plus agréable que l'aller et j'ai retrouvé mon petit mari chéri avec beaucoup de bonheur surtout que plein de bonnes surprises m'attendaient à la maison.


samedi 25 septembre 2010

les cirques



l'île de la Réunion a de nombreuses particularités liées à son histoire géologique.Elle a surgit de l'océan indien, y'a" lontan",d'une éruption volcanique. Elle est restée déserte et sauvage, culminant à 5000m d'altitude avant de s' affaisser en son centre, formant 3 cratères centraux: les cirques.Vu d'avion, les cirques forment un trèfle à trois feuilles. chacune des fosses est cernée de falaises vertigineuses.
Lorsque les Français se sont installés, pour cultiver et exploiter l'île bourbon, ils ont amenés leurs esclaves, comme main d'oeuvre, pour les plantations (rien d'anormal pour l'époque). Les cirques ont été le refuge des esclaves marrons (en fuite) cherchant des endroits inaccessibles pour ne pas se faire reprendre. Ils se retrouvaient là, en petites communautés, lorsqu'ils n'étaient pas rattrapés par des chasseurs d'esclaves.
Aujourd'hui, les cirques restent difficiles d'accès. Nous avons vu les trois, de plus ou moins loin. Salazie: c'est au flan de ses falaises qu'on a vu le célèbre "voile de la mariée" en se rendant dans le joli village de Hell-bourg.


vue depuis le jardin de la villa Folliot de Hell-bourg

On a regardé Mafate depuis le piton Maïdo qui le surplombe:
La montée jusqu'au piton Maïdo est extraordinaire, le paysage dégage une impression de paix et de douceur.C'est une forêt de Tamarin sur un tapis de verdure tendre.

forêt de tamarins

C'est fou comment d'un endroit à l'autre on se sent ailleurs. Mafate est le dernier cirque dans lequel on ne peut se rendre qu'à pied, on n'a pas eu le courage de faire la "ballade", annoncée comme difficile dans tous les guides. Les autochtones sont ravitaillés par les hélicoptères qui sillonnent le ciel en permanence.

au fond du trou: Mafate
En revanche, Anne et moi avons passé toute une journée dans le cirque de Cilaos, on a dormi dans un magnifique hôtel
le stilaosa
le salon
on a fait une randonnée vers la cascade Bras rouge
On a traversé à guet une petite rivière

La cascade Bras rouge

En rentrant de notre promenade on s'est régalé des desserts maisons, crêpes, pâtisseries et thés parfumés,


autre moment délicieux de nos vacances.
Je dois un grand merci à Anne qui a assuré comme chauffeur, les lacets, qui mènent au cirque, ne sont pas de tout repos: 400 virages et pas des moindres. Le soir elle était CASSÉE!
Heureusement que la twingo des cousins a tenu le coup...

mardi 21 septembre 2010

Des vacances éducatives.

Pendant notre séjour on a visité deux entreprises locales, la sucrerie de bois rouge avec en "annexe" la rhumerie Savannah et une coopérative de vanille.
Les champs de canne sont à la Réunion ce que le maïs est à la métropole, en moins appauvrissant pour le sol.


En arrivant de nuit, le site industriel est très impressionnant; il y a une véritable ambiance créée par la lumière, la vapeur, le bruit assourdissant et les odeurs puissantes d' artichaut.



Aujourd'hui encore la canne est le plus souvent coupée à la main transportée dans les cachalots à l'usine où elle sera transformée en sucre, sirop et rhum.

Dans la sucrerie, il y a les locaux de la rhumerie Savannah. On a été voir les fûts de chêne dans lesquels sont vieillies les différentes qualités de rhum, ça sentait bon.
Ce qui m'a le plus frappée dans cette visite c'est le soucis qu'ils ont de rendre leur production aussi écologique et durable que possible. ils récupèrent, absolument tout de la canne, pour faire de l'engrais, de l'énergie; ça c'est du progrès!
Ce qui est agréable dans ces visites ce sont les dégustations et bien sûr la vente aux particuliers j'ai ramené quelques bouteilles dont on profitera tous ensemble.
Le lendemain de l'ascension du volcan on a trouvé plus malin de faire quelque chose de reposant et on a visité la vanilleraie,

on y a appris l'histoire de l' orchidée vanille importée à la Réunion qui ne donnait pas de gousse parce qu'une seule sorte d'abeille pollenise la fleur: Une abeille d' Amérique du sud qui ne s'acclimate pas sur l'île de la Réunion. On prète la découverte de la technique de fertilisation de la l'orchidée vanille à un enfant esclave: Edmond Albius qui malgré sa découverte est mort dans un dénuement complet. Aujourd'hui des Places et des rues porte son nom, c'est moche la célébrité à titre posthume. Dans la culture de la vanille tout est très artisanal et manuel comme au temps d'Albius la fertilisation de la fleur se fait à la main chaque matin jusqu'à 14h. Des ouvriers pollenisent jusqu'à 2500 fleurs, si elle ne sont pas utilisée dans la matinée elles sont perdues, la vie de l'orchidée vanille étant particulièrement éphémère. Après huit mois de développement, la gousse est cueillie ,étuvée, sèchée et mise à maturer dans des caisses en bois où elles vont se concentrer en saveur ; surveillée reprise en main tous les mois pour supprimer les gousses qui auraient un champignon. Deux ans plus tard, elles sont calibrées conditionnées mais on ne les retrouvera pas en métropole, c'est juste une production locale et pour quelques grands restaurateurs privilégiés
On a gouté sur place un café à la vanille, c'était un délicieux moment, à l'ombre de beaux arbres boire un breuvage parfumé(et manger du chocolat à la noix de coco...)
ps:Si ma petite soeur a une recette de macaron à la vanille , j'ai de la vanille parfumée à souhait.

Le volcan du piton de la fournaise.

En nous dirigeant le soir vers le gîte du volcan, le paysage ne ressemblait absolument à rien de ce que nous avions vu jusque là. Le soleil a disparut très vite faisant rosir la mer de nuages que l’on surplombait.

On est arrivées à la tombée de la nuit,
sur une route en lacets qui nous menait au milieu de nulle part à une altitude de 1200m, à la plaine des sables la bien nommée que l’on a traversée en roulant au pas, sur une route défoncée. Il faisait un froid de montagne «comme chez nous, dis!»
Dans le gîte c’était vraiment l’ambiance vieux routards, les gens, des étudiants aux seniors de toutes nationalités, racontaient leurs multiples ascensions dans le monde. Après un bon repas on a foncé dans les chambres pour être les premières à la douche... froide. Pas grave, on a enfilé nos polaires et on a dormi dans un dortoir dans des lits superposés, nostalgie de la jeunesse...
De toute façon tout le monde était au même régime, c’est si convivial... Pour tout dire, au réveil d’une nuit fraîche et agitée, c’est surtout l’aspect spartiate que je retiendrais. On a pas eu de mal à sortir du paddock à 6 heures.
mais pas au mieux de notre forme

Une fois emmitouflées dans ce qu’on avait de plus chaud - merci Bruno pour les conseils - on s’est lancées dans l’aventure!
Ça reste tout relatif comme aventure, car il faut bien dire qu’on est pas tout seuls sur le chemin et que c’est balisé tous les cinq à six pas. Impossible donc de se perdre par beau temps en tout cas, mais vu comme il fait froid la nuit tombée, les consignes sont strictes, ne pas s’éloigner du chemin tracé et ne pas commencer la randonnée après 10 heures du matin afin d’ être rentré avant la nuit, qui tombe rapidement ici! 


Ça commence comme une ballade, on descend une falaise par un long escalier, on admire les arbres, on écoute le chant des oiseaux


et brutalement on arrive sur le champ de lave. C’est lunaire, le sol est gris anthracite avec de drôles de reliefs,
il n’y a plus une trace de végétation, c’est le royaume du minéral.
Ce n’est pas monotone parce qu’il y a plusieurs sortes de relief et de qualité de pierre: 
des plaques,


des scories,


des gratons de lave, des zones de lave cordée
des zones brillantes avec des reflets colorés.


Je ne connais pas le désert mais ça m’y a fait penser.
On a croisé un premier cratère de type strombolien, (le formica léo) qui m’a rappelé le crassier de Longwy (on a les références qu’on peut),
puis un édifice de lave rose appelée «chapelle Rosemond» (et sa délicate odeur d’urine... les gens sont dégueux). On commence là l'ascension proprement dite.

À midi on est arrivées au sommet du volcan. On a pas été déçues, la vue de là haut est époustouflante! d’un côté le cratère, 



de l’autre le littoral et le «grand brûlé», qui désigne les coulées de lave qui agrandissent l’ile à chaque éruption. 
Je me trouve chanceuse d’avoir vu ça.

Anne et moi avons pris notre casse croute au soleil avant de reprendre le chemin du retour.

Ça a été aussi dur que l’allé: c’est une marche inconfortable sur ce sol très inégal, et bien qu’équipée de super chaussures de marche, j’ai eu trois ampoules qui m’ont fait grincer des dents aïe! aïe! aïe! ... et arrivées à la fin du champ de lave il a fallu remonter la falaise... la cerise sur le gâteau! Nous sommes arrivées à la voiture fourbues. Pour ceux que ça tenterait je leur conseille de bien s’équiper, de prendre suffisamment d’eau et de quoi manger.
Je pense qu’Anne ne va pas tarder à mettre ses magnifiques photos sur son blog allez jeter un coup d’oeil ça vaut le coup.

Minou m’a envoyé des messages pour m’inciter à la prudence car il a entendu que le volcan était actif en ce moment. De fait, le volcan de la fournaise est toujours en activité, mais il n’est pas dangereux car à l’opposé des volcans éruptifs et fumerolliens, il produit juste des coulées de lave, il n’y a pas de morts lié à l’activité de ce monstre car les coulées de lave avancent lentement et le volcan est tout le temps maintenu sous haute surveillance. La population est prévenue lorsque ça bouge, il parait même que les gens se déplacent pour voir ce spectacle unique!

dimanche 19 septembre 2010

Forêt primaire dans le brouillard.




Lorsque nous avons quitté la maison de Catherine et Dave le temps était couvert. Dommage, on avait prévu de regarder des points de vue sur la plaine des cafres, voilà ce qu'on a vu...

devant le point de vue
On se serait cru d'abord dans les Vosges

puis dans les pâturages de notre vieille montagne

puis dans la forêt noire, bien balisé,


avec de coquets aménagements pour les pic-niques.


Comme il n'était pas possible de voir quoique ce soit dans la vallée, on est entré dans une forêt primaire sublime, pleine d'essences inconnues (de nous) et de fleurs que l'on ne trouve qu'en pot sous nos latitudes,


arums sauvages
le chant des oiseaux nous accompagnait. C'était une promenade complètement surprenante. il faisait gris et la température était toute douce.
toujours entrain de se faire des mamours!

Le soir on s'est dirigées vers le gîte d'étape du volcan. En arrivant on a constaté que les gîtes sont très sympas, qu'il fait froid à proximité du volcan le soir vu qu'on est en altitude et que les gîtes sont conviviaux et spartiates dans l'équipement.