Peu de professionnels sont confrontés si intimement à l'humain dans des moment de fragilité qui ne laisse pas de place aux faux semblant. J'ai le sentiment d'être utile. De magnifiques leçons me sont données par des personnes que j'accompagne.
Ce post est un hommage à une dame que je ne peux évidemment pas citer, dont la générosité et le courage resteront comme une pierre à l'édifice de ma vie.
Madame,
je vous connais depuis longtemps, je connais votre maison, je savais de vous votre caractère difficile,
votre humeur changeante, depuis que la maladie a pris le dessus, j'ai compris la distance que vous impose votre pudeur, la difficulté à dire qui vous rend maladroite, j'ai entrevue enfin votre courage, votre ténacité. La maladie vous a privé de la parole, vous écrivez avec difficulté, réduite au silence, vos yeux me parlent, ils restent pétillants et farceurs quand la situation pourrait sembler désespérante.
Ce matin c'est carnaval, éreintée de douleurs, vous vous êtes levée à cinq heure, votre époux me l'a confié, vous avez préparé une belle pâte levée pour des beignets. Debout devant la chaleur de la friteuse quand d'autres se plieraient de douleurs, vous aviez à coeur de distribuer à chacun quelques bons petits soufflés chauds, sucrés, délicieux, dont vous saviez qu'ils seraient les derniers que vous offririez.
Leur gout était incomparable.
sur une ardoise d'écolier vous m'avez écrit que je vous donnais du courage, je pense que vous n'évaluez pas combien c'est vous qui me faites le cadeau inestimable d'une leçon de vie à jamais inscrite en moi.
les larmes me viennent à chaque lecture de ce post, fier d'être ton grand homme,
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