En septembre 08 nos deux derniers fils ont quittés la maison, notre ainé, lui, volait de ses propres ailes depuis plusieurs années. (Pas étonnant pour un parachutiste... )
Le quotidien avec nos plus jeunes grands garçons était devenu passablement compliqué. Ils étaient tous les deux pressés de voir ailleurs, d'être plus autonomes et de ne plus avoir de compte à rendre aux parents.
L'été qui a précédé leur départ a été une grande course pour chercher des appartements aux deux extrémités de la France (Pierre à Lille, Victor à Toulon). Je le dis sans complexe, leur départ a été un réel soulagement. Dans la proximité, Minou et moi ne pouvions plus rien leur apporter, on se sentait obsolète. Il n'empèche que j' éprouvais un immense plaisir lors de nos retrouvailles en famille pendant des week-end que nous organisions régulièrement.
Les trois frères se réjouissent toujours de passer des moments ensemble.
J'ai découvert que la distance géographique permet d'appréhender les problèmes des uns et des autres avec plus de recul. Je me suis recentrée sur soi même et ça a été positif après des années consacrées à leur éducation. Minou et moi nous sommes ré-approprié notre grande maison, un rêve...
Tout n'a pas été simple pour nos fils, ils ont vécu des choses un peu difficiles chacun de leur côté. Ruptures amoureuses, grèves interminables et démotivantes à la fac, chômage, on a craint quelque fois que les difficultés rencontrées ne leur fassent faire de mauvais choix.
On a bien fait de garder confiance.
Pierre s'est immédiatement pris en charge à la fac. Scolairement, bien qu'issu d'une filière technique, il a acquis une bonne technique de travail personnel qui lui a permit de valider son année, il a été autonome financièrement en prenant un travail de livreur de hamburger.
Pendant les grèves, il a tenté le concours d'entrée à l'école d'éducateurs spécialisés qu'il a réussit du premier coup et aujourd'hui il suit la formation.
Victor a joué de malchance, après avoir eu son diplôme de maroquinier, il a été embauché par un jeune patron qui a fait faillite. Vu son jeune âge, je craignais qu'après la perte de son emploi et une longue période de chômage il plonge dans un désoeuvrement délétère.
Après une année passée à chercher du travail il se décide à réintégrer les compagnons pour démarrer le tour de France.
Il est rentré à la maison et on a pu discuter de ce qu'il a vécu cette année. Il m'a montré des petites choses, dessins, films qu'il a réalisé. Je me suis sentie toute bête des craintes que j'avais eues : Victor a une ouverture d'esprit et une sensibilité artistique qui lui permettent de garder son esprit en éveil, et suffisamment de réalisme pour avoir compris tout son intérêt
a retourner chez les compagnons qui sont une assurance de trouver du travail, en améliorant ses compétences professionnelles.
Voici l'extrait d'un film qu'il a réalisé afin de vous donner un petit aperçu de son talent. (Tania a participé comme modèle pour les photos.)
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Bruno fils est également revenu vivre à la maison. Après son hospitalisation il est venu passer le temps de sa convalescence. La maladie a joué pour lui le rôle de révélateur et il s'est décidé à solutionner d'autres soucis plus personnels. Courageusement il a prit sa situation à bras le corps pour se remettre sur les rails.
Au niveau professionnel son régiment va être dissout et il a un an et demi pour se trouver un autre job ou refaire une formation.
Donc cet année est sous le signe du retour pour certains, mais en tout cas, de changement pour tous.
Ils ont tous les trois mûri et lorsqu'ils rentrent on ne reprend pas la cohabitation où on l'avait laissée, ils apprécient plus ce que nous pouvons leur apporter. Ils sont dans une demande de soutien moral et d'accueil le temps qu'ils réalisent leurs projets, c'est avec plaisir que nous le faisons parce que nous sommes fiers de la maturité qu'ils acquièrent et nous aimons les adultes qu'ils deviennent.
Je les embrasse tendrement tous les trois.
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